Zermatt-Verbier ou Arolla-Verbier, tel est le défi à ski que se sont fixées ces équipes. Partir au tout début de la nuit, arpenter les montagnes et les glaciers. Arriver à la fraîche, franchir la ligne de la victoire.
La patrouille des glaciers, c’est avant tout une aventure à trois. Il faut s’attendre, s’encourager, s’entraider; les trois numéros ne sont jamais bien loin.
Certains se donnent pour le plaisir, d’autres pour la gagne, le tout supervisé par des centaines de militaires réquisitionnées pour l’évènement. La plupart des participants ont fait l’armée, un statut qui permet d’éviter le redoutable tirage au sort infligé aux équipes «civiles».
Un parcours pimenté, ponctué de passages à skier, à courir, à grimper, à souffrir…Après quelques longues heures d’efforts, il faut encore trouver l’énergie pour enfiler les peaux de phoque et gravir cette ultime crête, le col de la Chaux.
Quel bonheur l’arrivée aux stands de ravitaillement après avoir dû renoncer à l’eau transformée en glace par -22°C au milieu de la nuit ! Aussi, sur le chemin, il faut passer les check points de santé. Pour certains, la course s’arrête là - même si le moral suit, le corps, lui, faiblit.
Les montagnards du coin nomment ces ovnis de la montagne, les collants pipettes, en raison de leur costume de course, un lycra moulant leur corps d’athlète et un tube relié à leur poche d’eau sur le dos...Une étrange espèce sportive.
Près de 1600 petits points se déplacent sur ces reliefs enneigés – un espace sauvage devient pour un moment surpeuplé par ces êtres avançant chacun à leur rythme. Comme des vaches qui se suivent les unes derrière les autres, progressant sur les étroits sentiers creusés au fil des passages.
Les cloches d’alpage tintent sur les cris d’encouragement. Les supporters venus nombreux ajoutent aussi une touche colorée au tableau blanc. Ils vivent la course tout autant que les participants, depuis leur Smartphone, en suivant en temps réel, la position des trios.